Pierre-Jean REMY Élu en 1988 au fauteuil 40

N°677
Commandeur de la Légion d’honneur
Officier de l’ordre national du Mérite
Commandeur des Arts et des Lettres
Romancier

Biographie

Né le 21 mars 1937, à Angoulême, de son nom véritable Jean-Pierre Angremy.

Études primaires et secondaires au lycée Condorcet, latin, grec, beaucoup de littérature. Vacances d'été en Auvergne (Riom-ès-Montagnes, Cantal, dont son père est originaire). Étudiant à l'Institut d'études politiques de 1955 à 1958 ; à la Faculté de droit (licence, option " Sciences économiques ") et à la Sorbonne (Sociologie). Assistant de Herbert Marcuse à l'université de Brandeis (Massachusetts, États-Unis) ; puis élève de l'ENA (promotion "Saint-Just", 1963).

À partir de cette date, Pierre-Jean Remy commence une double carrière de diplomate et d'écrivain.

Le diplomate se trouve tour à tour en poste à Hong-Kong, où il est vice-consul archiviste de 1963 à 1964 ; à Pékin, où il est deuxième secrétaire d'ambassade de 1964 à 1966. L'Asie, la Chine, les écrivains français qui ont vécu en Chine ont, à ce moment-là, une influence décisive sur lui. Il rentre en Europe à la fin de 1966 pour être nommé deuxième secrétaire, puis premier secrétaire à Londres, où il séjourne jusqu'en 1971.

Après un bref passage à la direction générale des Relations culturelles du Quai d'Orsay où il s'occupe des échanges artistiques, il est détaché à l'O.R.T.F. en 1972, en qualité de directeur, adjoint au président-directeur général, chargé de l'harmonisation des programmes. À ce titre, il préside la Commission des coproductions cinéma-télévision de l'Office ; il est également membre de la Commission d'avances sur recettes du C.N.C. Il repart ensuite pour l'Angleterre, en 1975, et séjourne encore quatre ans à Londres, conseiller culturel, cette fois, auprès de l'Ambassade de France.

De 1979 à 1981, il est directeur du théâtre et des spectacles au ministère de la Culture. Chargé, à l'automne de 1981, des dossiers " Cité de la Musique " à la Villette et " Opéra Bastille ", il dirige pendant quelques mois l'équipe qui prépare le premier projet du nouvel Opéra de la Bastille et rédige la première étude, qui servira de fondement à cette entreprise. Il demeure ensuite deux ans en instance d'affectation avant d'être nommé, au début de 1985, consul général à Florence.

En avril 1987, il est nommé directeur général des Relations culturelles, scientifiques et techniques au ministère des Affaires étrangères.

D'avril 1990 à février 1994, il est ambassadeur, délégué permanent de la France auprès de l'UNESCO ; à partir d'octobre 1992, il est membre du Conseil exécutif de cette Organisation.

De mars 1994 à janvier 1997, il est directeur de l'Académie de France à Rome, Villa Médicis. De janvier 1997 à mars 2002, il est président de la Bibliothèque nationale de France. Il est également revenu en 2001 vers ses premières affections chinoises en devenant président des Années France-Chine 2003-2005.

La carrière littéraire de Pierre-Jean Remy s'inscrit essentiellement sous le signe du roman. Il a publié, depuis 1962, une quarantaine d'ouvrages. Le Sac du Palais d'Été lui a valu, en 1971, le prix Renaudot ; L'Orient-Express II, le prix de la Nouvelle de l'Académie française en 1984 ; Une Ville immortelle, le grand prix du Roman de l'Académie française en 1986.

L'intérêt qu'il porte au théâtre lui a fait collaborer pendant plusieurs années à l'hebdomadaire Le Point, en qualité de critique théâtral. De la même façon, il a assuré les chroniques régulières d'opéra et de musique lyrique dans divers magazines tels que Lyrica, Harmonie, Diapason, et La Revue des Deux Mondes. Il a d'ailleurs publié plusieurs ouvrages sur la musique, dont des biographies de Maria Callas et de Berlioz.

Collectionneur, enfin, de romans du XVIIIe siècle, il a participé à la réédition d'un certain nombre d'entre eux.

Pierre-Jean Remy a, en outre, collaboré à des films et à des séries de télévision (Orient-Express ; Le Diable au cœur ; Le Dernier Été).

Il a été élu à l'Académie française, le 16 juin 1988, au fauteuil de Georges Dumézil (40e fauteuil).

Mort le 27 avril 2010 à Paris.

Signature de Pierre-Jean Rémy

Œuvres

1962 Et Gulliver mourut de sommeil

1963 Midi ou l’Attentat

1971 Le Sac du palais d’Été

1972 Urbanisme (Gallimard)

1973 Les Suicidés du printemps

1973 Une mort sale (Gallimard)

1973 La vie d’Adrian Putney, poète (Gallimard)

1974 Ava (Gallimard)

1974 La Mort de Floria Tosca (Gallimard)

1974 Mémoires secrets pour servir à l’histoire de ce siècle (Gallimard)

1975 Rêver la vie (Gallimard)

1976 La Figure dans la pierre (Gallimard)

1977 Les Enfants du Parc (Gallimard)

1977 Si j’étais romancier

1978 Callas, une vie

1978 Les Nouvelles Aventures du chevalier de la Barre (Gallimard)

1979 Cordelia, ou l’Angleterre (Gallimard)

1979 Don Giovanni, Mozart, Losey (Albin Michel)

1979 La Petite Comtesse

1979 Orient-Express I (Albin Michel)

1980 Salue pour moi le Monde (Gallimard)

1980 Pandora (Albin Michel)

1981 Un voyage d’hiver (Gallimard)

1982 Don Juan (Albin Michel)

1983 Le Dernier Été (Flammarion)

1983 Mata Hari

1984 Orient-Express II

1984 Comédies italiennes (Flammarion)

1985 La vie d’un héros (Albin Michel)

1985 Le Vicomte épinglé (Gallimard)

1986 Une ville immortelle (Albin Michel)

1987 Des châteaux en Allemagne (Flammarion)

1988 Annette, ou l’éducation des filles (Albin Michel)

1989 Bastille, rêver un Opéra. (Plon)

1989 Toscanes (Albin Michel)

1990 Chine (Albin Michel)

1991 L’Autre Éducation sentimentale (Odile Jacob)

1991 Pays d’âge - poèmes

1991 De la photographie considérée comme un assassinat (Albin Michel)

1992 Algérie, bords de Seine (Albin Michel)

1993 Qui trop embrasse (Albin Michel)

1994 Londres, un ABC romanesque et sentimental

1994 Un cimetière rouge en Nouvelle-Angleterre

1995 Désir d’Europe

1997 Retour d’Hélène (Gallimard)

1997 Le Rose et le Blanc

1997 Mes grands bordeaux

1998 Aria di Roma

1999 La Nuit de Ferrare (Albin Michel)

2000 Demi-siècle (Albin Michel)

2001 État de grâce. Dire perdu. Trésors et secrets du Quai d’Orsay

2002 Berlioz (Albin Michel)

2002 Les Belles du Moulin Rouge

2004 Chambre noire à Pékin (Albin Michel)

2004 Dictionnaire amoureux de l’Opéra (Plon)

2005 Un grand homme (Albin Michel)

2006 Chu Teh-Chun (La Différence)

2007 Diplomates en guerre (J.-Cl. Lattès)

2007 Le plus grand peintre vivant est mort (Seuil)

2008 Versailles (Gründ)

2008 Villa Médicis. Journal de Rome (Odile Jacob)

2008 Karajan, la biographie (Odile Jacob)

2008 La Chine. Journal de Pékin (1963-2008) (Odile Jacob)

2008 Little girls

2010 Voyage présidentiel (Seuil)

Mot attribué lors de l’installation

Labyrinthe :

n. m. XVe siècle. Emprunté, par l'intermédiaire du latin labyrinthus, du grec laburinthos.
☆1. Antiq. Édifice construit à des fins magiques ou rituelles, qui était composé d'un grand nombre de chambres et de galeries agencées de manière si complexe que ceux qui s'y engageaient parvenaient difficilement à en trouver l'issue. Le labyrinthe d'Égypte, bâti dans le Fayoum vers 1900 av. J.-C. et que nous a décrit Hérodote, était un immense palais dont la partie souterraine servait de sépulture. Absolt. et, parfois avec une majuscule, désigne le labyrinthe construit à Cnossos par Dédale pour le roi Minos, afin de servir d'antre au Minotaure. Thésée sortit du Labyrinthe en suivant le fil d'Ariane.
☆2. Par anal. Archit. Dallage formant, sur le pavement de certaines églises, des dessins géométriques et des méandres dont certains fidèles suivaient le parcours à genoux, en mémoire de la montée du Christ au Calvaire, et pour obtenir des indulgences (on disait parfois Dédale ou Chemin de Jérusalem). Le labyrinthe de la cathédrale de Chartres. - Art du jardin. Désigne, dans les jardins d'agrément, un entrelacs d'allées bordées de haies, dessiné pour égarer celui qui y pénètre. Le labyrinthe de Versailles. Le labyrinthe du Jardin des Plantes. On connaît aussi des labyrinthes construits en pierre ou en brique. Se dit aussi de certaines attractions des fêtes foraines. Labyrinthe optique, ensemble de petits cabinets communiquant entre eux, dont les cloisons sont faites de miroirs, de telle sorte que le visiteur soit trompé par les reflets.
☆3. Par ext. Ce qui présente un dessin, un plan, un agencement complexe. S'engager dans un labyrinthe de ruelles. Les galeries de cette mine forment un labyrinthe. Fig. Complication inextricable. Le labyrinthe de la procédure. Cette affaire est un labyrinthe sans fin, un vrai labyrinthe. (On dit aussi Dédale.)
☆4. Anat. Ensemble complexe des cavités de l'oreille interne, comprenant la cochlée, le vestibule et les canaux semi-circulaires.