Dire, ne pas dire

Trop pour Très

Le 2 mai 2013

Extensions de sens abusives

Au Moyen Âge et jusqu’au XVIIe siècle, trop s’employait fréquemment avec le comparatif. On lit ainsi chez Villon, dans la Ballade des dames du temps jadis :

« Écho, parlant quand bruit on mène

Dessus rivière ou sus étang,

Qui beauté ot trop plus qu’humaine. »

Dans des emplois vieillis ou littéraires, on rencontre encore trop utilisé avec le sens de très ; quelques formes comme vous êtes trop aimable, vous êtes trop bon, se sont maintenues dans l’usage.

Mais en dehors de ces tours figés, on évitera systématiquement de substituer trop à très et, plus encore, de faire de trop un adjectif signalant une qualité si incroyable qu’il semble impossible de l’énoncer.

 

On dit

On ne dit pas

Il a beaucoup de classe

Elle est très belle, elle est vraiment belle

Il est étonnant, époustouflant

Il est trop stylé

Elle est trop belle

Il est trop