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Tressaux-je ? « Tressaillir » ou « Tressauter »

Le 7 mars 2024

Nuancier des mots

Dans un chapitre du livre II des Essais, intitulé De la Colère, Montaigne rapporte qu’à un esclave qu’il faisait fouetter et qui lui reprochait d’agir ainsi alors qu’il avait toujours expliqué qu’il était laid de se courroucer, Plutarque répondit : « Rougis-je ? escume-je ? m’eschappe-il de dire chose dequoy j’aye à me repentir ? tressaux-je ? fremis-je de courroux ? car, pour te dire, ce sont là les vrais signes de la colere. » Cette étrange forme tressaux, bien sortie d’usage aujourd’hui, mérite notre intérêt. C’est l’ancienne première personne de l’indicatif présent du verbe tressaillir. Ce verbe est parfois source de problèmes, comme saillir, dont il est issu. Tressaillir apparaît vers 1100 dans notre langue, avec le sens de « franchir d’un bond » (on tressailt un fosset dans La Chanson de Roland), puis, vers 1140, avec celui d’« éprouver une secousse musculaire sous l’effet d’une émotion » et on lit, dans Le Pèlerinage de Charlemagne, une chanson de geste qui parodie La Chanson de Roland : « Tuz li cors li tressalt de joie. » Ces sens se sont conservés aujourd’hui, mais on employait aussi le participe présent de ce verbe, au xiiie siècle, pour qualifier qui semble sauter d’un sentiment, d’un amour à un autre et l’on parle ainsi dans Le Dit de la contenance des femmes d’un « cuer müable et tressaillant ».

À partir du milieu du xvie siècle, tressaillir est en concurrence avec tressauter ; ces verbes sont des synonymes et de nombreux dictionnaires glosent, à juste titre, l’un par l’autre. On peut cependant trouver entre eux quelques nuances. Tressaillir s’emploie plus pour évoquer les mouvements intérieurs de l’âme, tandis que tressauter s’emploie surtout pour caractériser la manifestation physique de ce tressaillement. Le tressaillement peut n’être qu’à peine perceptible, mais le fait de tressauter est plus évident. Cette nuance explique aussi que tressaillir s’utilise essentiellement quand on parle de personnes, tandis que tressauter semble plus fréquent quand on parle d’animaux ou de choses.

Si tressauter se conjugue sans problème, il n’en va pas de même pour tressaillir. Littré en rend compte dans son Dictionnaire : « Quelques écrivains ont dit au présent Il tressaillit au lieu d’il tressaille. C’est une faute. Le futur est je tressaillirai. » Notre auteur signale que, dans son édition de 1798, en pleine période révolutionnaire, l’Académie française écrivait que le futur était je tressaillerai, avant de revenir, dès 1835, à je tressaillirai.

Ajoutons pour conclure qu’en français la distribution entre les formes tirées, comme tressaillir et tressauter, de saillir et de sauter (ou de saut) est étrange et ne semble obéir qu’aux caprices du hasard. Si l’on a tressaillir et tressauter, tressaillement et tressautement (le nom tressaut n’est plus employé que par affectation d’archaïsme), on a assaillir, mais non assauter, sursauter, mais non sursaillir, tandis que l’on a assaut, mais non assaillement.

« Avoir à » ou « Devoir »

Le 7 mars 2024

Nuancier des mots

Il y a une légère différence de sens entre avoir à et devoir. Notre Dictionnaire, à l’article Avoir, glose ainsi la locution avoir à : « Devoir, être plus ou moins impérativement contraint de, obligé de ». C’est une façon d’indiquer que, dans un certain nombre d’emplois, on peut utiliser indifféremment l’un ou l’autre.

Mais devoir, contrairement à la locution verbale avoir à, est polysémique et souvent équivoque. Il a dû partir peut se comprendre de deux façons : « il est probablement parti » ou « il a été obligé de partir ».

Certains grammairiens estiment que, lorsqu’il marque l’obligation, devoir a une connotation morale que n’a pas avoir à, qui marque une contrainte imposée de l’extérieur. Devoir désigne ce que nous sommes tenus de faire en vertu de la loi morale et de notre conscience, et s’oppose à l’obligation notée par avoir à, qui désigne ce qui nous est imposé par les mœurs, par les dispositions légales.

Quand il s’agit d’une contrainte extérieure, il est donc préférable d’employer avoir à (Elle n’aura rien à payer), même si devoir n’est pas incorrect (Elle ne devra rien payer) mais plus flou : la nature de la contrainte en cause oscille, sans se fixer, entre le factuel et le moral, l’intérieur et l’extérieur. Si l’on veut renvoyer à une obligation morale, intériorisée, c’est devoir qu’il convient d’employer.

« Entaille » ou « Intaille »

Le 7 mars 2024

Nuancier des mots

Le verbe tailler a plus de mille ans ; c’est un des plus vieux de notre langue. Il est issu du latin taliare, « couper, tailler », lui-même dérivé de talea, « bouture, scion ». C’est de lui qu’est tiré le nom taille, qui désigne le tranchant d’une épée, que l’on oppose à estoc, qui en est la pointe. De tailler nous vient aussi entailler, qui est à l’origine du déverbal entaille. Ce nom désigne l’évidement qui résulte d’une coupure (Le tronc de l’arbre était marqué d’entailles profondes) et, par analogie, la blessure causée par une coupure (En maniant maladroitement son couteau, il s’est fait une entaille à la main). Depuis un peu plus de deux siècles, ce nom a un paronyme venu de l’autre côté des Alpes, qui a eu une origine parallèle. Intaille est en effet emprunté de l’italien intaglio, qui signifie proprement « entaille ». Ce dernier est un déverbal de intigliare, « entailler ». Entaille et intaille sont donc cousins mais ce dernier a un sens beaucoup plus restreint et plus spécialisé puisqu’il désigne une pierre dure ou une pierre précieuse gravée en creux. On évitera donc de confondre ces deux mots, même s’il faut de nombreuses entailles pour faire une intaille.

« Elle le bat froid » ou « Elle lui bat froid »

Le 7 mars 2024

Emplois fautifs

Le verbe battre se construit ordinairement avec un complément d’objet direct : Il a facilement battu son adversaire ; on bat les tapis pour en ôter la poussière, mais c’est une erreur d’utiliser cette construction transitive directe quand battre entre dans la locution battre froid. Nous devons cette dernière à la langue de la métallurgie puisque le métal à travailler peut être battu à chaud (il est alors plus souple, plus malléable, se façonne mieux et les pièces ainsi ouvrées sont plus résistantes) ou à froid (le martelage est alors plus simple, moins dangereux, mais les pièces ainsi produites sont plus fragiles). L’expression battre froid était illustrée par cet exemple dans la première édition de notre Dictionnaire : « Lorsqu’un homme craignant de s’engager en quelque affaire, reçoit avec froideur la proposition qu’on luy en fait, on dit qu’Il bat froid, qu’il a battu froid. » À partir de la sixième édition la construction est indiquée : « Battre froid à quelqu’un ».

C’est donc bien Il lui bat froid, il lui a battu froid qu’il faut employer et non Il le bat froid, il l’a battu froid.

Grolar

Le 7 mars 2024

Anglicismes, Néologismes & Mots voyageurs

Depuis une dizaine d’années on commence à entendre le nom grolar. S’il ne prête pas à rire chez nos amis d’outre-Manche ou d’outre-Atlantique, il résonne fâcheusement, chez nous, avec gros lard, « injure visant une personne pesante et indolente », nous dit notre Dictionnaire. Dans L’Oreille cassée d’Hergé, un perroquet enfermé dans une caisse en carton crie « Gros plein de soupe » à proximité d’un homme de forte corpulence. Celui-ci pense que c’est la personne qui porte le carton qui l’a ainsi injurié et une rixe éclate. Aurait-on remplacé « Gros plein de soupe » par « Gros lard » que le résultat eût sans doute été le même. Mais qu’est-ce donc que cet étrange nom, grolar ? Il s’agit d’un mot valise, un choix judicieux pour nommer le croisement de deux animaux, un grizzly et un ours polaire (polar bear en anglais). Grolar, formé des premières lettres de grizzly et des dernières de polar, est la forme la plus répandue, mais on trouve aussi grolaire, sans doute moins choquant pour une oreille française, composé, lui, à l’aide de grizzly et d’(ours) polaire, et enfin pizzly, plus neutre puisque composé d’un simple p qui a l’avantage de pouvoir être l’abréviation de polar ou de polaire et de (gr)izzly. Mais même ce pizzly gardera quelque trace de son origine anglaise puisque, rappelons-le, grizzly, forme abrégée de grizzly bear, est un nom anglais qui signifie proprement « ours grisâtre ».

Cette nouvelle espèce est née en raison de la fonte des glaces, qui amène les ours polaires à s’aventurer sur des terres où ils croisent les grizzlys qui, eux, remontent vers le nord parce que les activités humaines réduisent leur territoire de chasse.

Quiet luxury

Le 7 mars 2024

Anglicismes, Néologismes & Mots voyageurs

L’histoire est jolie et on aimerait la croire vraie. Au début du siècle dernier, un lord, rentrant chez lui après une séance à la Chambre, demanda à son domestique de brûler son costume une fois qu’il s’en serait débarrassé. Celui-ci se permit de demander à son maître la raison de cette étrange conduite. Il lui répondit qu’il voulait qu’on le brûle parce qu’on lui avait dit qu’il était très élégant, alors que, pour lui, la véritable élégance ne devait jamais se faire remarquer. Plus d’un siècle a passé, et commence à se répandre une expression traduisant cette théorie, quiet luxury, qui s’oppose à ce qu’une langue familière et expressive appelle le bling-bling. Quiet luxury s’emploie dans le monde de la mode et désigne le fait de porter des vêtements qui ne sont remarquables ni par les couleurs voyantes ni par une forme sortant de l’ordinaire, mais par la qualité du tissu et de la coupe. Nul doute que les locutions françaises élégance discrète, voire, pour citer Bunuel, charme discret pourraient, elles aussi, désigner cette quête de raffinement non ostentatoire.

« Bib » ou « Cubitainer »

Le 7 mars 2024

Anglicismes, Néologismes & Mots voyageurs

Cubitainer est un nom de marque déposée qui s’est très largement répandu et qui est devenu une forme de symbole des soirées estivales, dans lesquelles, aux heures douces, chacun va, au gré de ses envies, se servir à boire à cet ersatz de tonneau mis en perce qu’est le fameux cubitainer, formé d’une poche en plastique souple contenant du vin, munie d’un robinet et insérée dans un cube de carton.

Cet étendard des fêtes d’été est en train de se voir menacé par une autre forme : bib, acronyme anglais de bag in box. Certes, ce dernier a pour lui l’avantage d’avoir les mêmes premières lettres que le nom biberon qui, quand il ne désigne pas un flacon muni d’une tétine et servant à l’allaitement artificiel, servait autrefois à nommer une personne aimant boire ‒ Gabriel Chevalier en témoigne dans Clochemerle quand il décrit le concours visant à désigner « le meilleur biberon » organisé tous les ans dans ce village du Beaujolais ‒, mais il n’est peut-être pas mauvais de conserver le nom cubitainer ou sa forme familièrement abrégée cubi.

Cousu de fil blanc

Le 7 mars 2024

Expressions, Bonheurs & surprises

NOTRE DÉFINITION

Cousu de fil blanc (fam.), se dit d’un artifice si grossier qu’il ne trompe personne.
Des ruses, des malices cousues de fil blanc, trop évidentes.

L’HISTOIRE

À l’origine, l’expression s’applique à un vêtement : avant de le coudre, dans sa version définitive, avec du fil de la même couleur que l’étoffe et en faisant de petits points bien réguliers, les couturières le cousaient rapidement, avec des gros points et du fil blanc qui se voit. Elles pouvaient ainsi facilement, en cas de retouches, le découdre. Le fil blanc, bien visible, était donc provisoire, peu soigné et destiné à disparaître.

On retrouve cette idée de travail bâclé quand l’expression « cousu de fil blanc » se met, au xvie siècle, à sortir du domaine de la couture pour s’appliquer, de façon imagée, à une histoire inventée, à la trame d’un roman, à un scénario, à une ruse ou un procédé un peu grossiers. On emploie aujourd’hui aussi l’expression proche user de grosse ficelle.

D’AUTRES EXPRESSIONS

La couture nous a laissé d’autres expressions.

Battre à plates coutures, « défaire, vaincre complètement », a fait son entrée dans la langue au xve siècle et doit probablement tenir son origine du geste des tailleurs qui, pour aplatir les ourlets, surtout quand il s’agissait de velours, de tentures épaisses, devaient les battre vigoureusement avec une latte.

En revanche, ce n’est pas directement la couture mais la chasse qui nous a donné l’expression En découdre, au sens de « se battre, en venir aux mains ». Le verbe découdre, dès le xviie siècle, avait pris le sens d’« éventrer », en parlant d’un animal (le cerf découd le chien).

POUR ALLER PLUS LOIN

Coudre est issu du verbe latin consuere, et s’est d’abord rencontré sous les formes *cosere et coldre. Consuere est dérivé de suere, qui a donné suture, suturer. La couture et la suture ont donc le même étymon. Et le partage des emplois est presque parfait : les dérivés de suture sont réservés à la chirurgie, ceux de couture au vêtement : les gestes peuvent être les mêmes, la langue distingue le vivant de l’objet. Il y a néanmoins quelques exceptions : couturé, « balafré, plein de cicatrices », se rapporte au corps et recoudre s’emploie en chirurgie.

On coud aussi des pièces, de cuir cette fois, pour fabriquer des chaussures, et qui pratiquait ce métier était appelé sutor en latin, autre forme dérivée de suere. Ce nom entre dans une sentence devenue proverbiale. Dans son Histoire naturelle, Pline rapporte qu’un cordonnier avait signalé au peintre Apelle une erreur dans la représentation d’une sandale. Ce dernier accepta bien volontiers la remarque et corrigea ce qui devait l’être, mais quand le cordonnier voulut commenter d’autres parties du tableau, Apelle l’arrêta en lui expliquant ne supra crepidam sutor iudicaret, « qu’un cordonnier ne devait pas juger au-delà de la chaussure ». Cette phrase, souvent présentée sous la forme abrégée sutor, ne supra crepidam s’emploie aujourd’hui quand on veut inviter une personne à ne pas porter de jugement en dehors de son domaine de compétence.

Le latin sutor donna sueur en ancien français et on trouve encore dans certaines villes une rue aux sueurs, dans laquelle étaient présentes de nombreuses échoppes de cordonnier, et datant de l’époque où les divers corps de métier se regroupaient en un même lieu. Sueur sortit d’usage parce qu’il pouvait également désigner un tanneur (qui faisait suer les peaux), mais aussi et surtout parce qu’à Cordoue, on trouvait un cuir et des chaussures de grande qualité et que de l’adjectif se rapportant à cette ville, cordouan, on tira le nom cordonnier.

Ajoutons pour conclure avec ce dernier que, si dans les grandes villes les cordonniers étaient spécialisés et faisaient soit des chaussures pour hommes, soit des chaussures pour femmes, il n’en allait pas de même à la campagne. Les artisans étaient polyvalents et travaillaient autant pour les hommes que pour les femmes, ce qui explique que l’on appelait, en argot, les personnes bisexuelles des « cordonniers de campagne » puisqu’elles servaient, disait-on, autant les hommes que les femmes.

Faire des gorges chaudes

Le 7 mars 2024

Expressions, Bonheurs & surprises

NOTRE DÉFINITION

Faire des gorges chaudes de quelqu’un, de quelque chose, faire sur son compte, à son propos, des plaisanteries plus ou moins malveillantes.

L’HISTOIRE

L’expression vient de la fauconnerie. Une gorge chaude désigne un animal vivant ou un cadavre encore chaud que l’on donne pour aliment aux oiseaux de proie. Elle apparaît au xvie siècle, au singulier : faire gorge chaude de, et elle signifiait alors « dévorer ». Faire des gorges chaudes de quelqu’un, de quelque chose a pris ensuite le sens de « se moquer de quelqu’un, de quelque chose », par rapprochement avec la locution rire à gorge déployée.

D’AUTRES EXPRESSIONS

D’autres expressions françaises viennent du vocabulaire de la fauconnerie. On parle, par exemple, d’un escroc de haut vol, pour dire qu’il est de grande envergure. L’expression De haut vol, au sens propre, s’applique aux oiseaux qui volent haut, comme le faucon. Avoir de l’entregent s’est d’abord dit, en fauconnerie, d’un oiseau qui ne s’effarouche pas, qui a été, grâce à un dressage particulier, habitué à se tenir au milieu des hommes (entre gens). C’est par analogie que l’expression s’est ensuite appliquée à celui qui sait se conduire dans le monde.

POUR ALLER PLUS LOIN

Gorge a plusieurs sens en français : on a mal à la gorge (partie du corps) et on se promène dans les gorges du Tarn (vallées étroites et encaissées). On retrouve ces deux acceptions du mot dans son étymon latin, gurges, mais organisées en miroir ; le sens spatial est premier : gurges désignait un gouffre, un abîme. Et c’est par analogie et de façon imagée qu’il désignait le gosier. Quand on parle d’un enfant qui engouffre des gâteaux, on utilise la même image.

Gorge, gueule, glouton ont des sonorités proches. Ce n’est pas un hasard : ils remontent tous à une racine indo-européenne *gwel- / *gwer- « avaler », qui a aussi donné vorace et dévorer.

De gorge va être tiré, vers 1450, égorger. Notre Dictionnaire indique toute la violence qui est contenue dans ce verbe : « Tuer un animal en lui coupant la gorge. […] Tuer un être humain en lui tranchant la gorge. […] Tuer, massacrer, spécialement avec une arme tranchante. L’ennemi ne gardait pas de prisonniers, il les égorgeait. » Mais, dans un passage de Pantagruel mettant en scène frère Jean des Entommeures, Rabelais réussit le tour de force de nimber cette tuerie d’innocence et de faire du massacre des blessés, au sens propre, un jeu d’enfants. On y lit : « Les petits moinetons coururent au lieu où était frère Jean, lui demandant en quoi il voulait qu’ils lui aidassent, A quoi répondit, qu’ils égorgetassent ceux qui étaient portés par terre. Adoncques […], commencèrent d’égorgeter et achever ceux qu’il avait déjà meurtris. Savez-vous de quels ferrements ? A beaux gouvets, qui sont petits demi-couteaux dont les petits enfants de notre pays cernent les noix. »

Sous sa plume, le verbe égorgeter, dont la violence est encore atténuée par la finale de l’imparfait du subjonctif, devient une forme d’hypocoristique, de terme caressant. Notre auteur poursuit dans cette voie en multipliant les diminutifs : les petits moinetons et les petits demi-couteaux. Ces derniers vont pourtant faire de l’achèvement des prisonniers un supplice atroce et, dans un retournement tout rabelaisien, dans ce nouveau massacre des innocents, les innocents ne sont plus les victimes mais les exécuteurs.