Dire, ne pas dire

Didier P., Langon

Le 3 décembre 2012

Courrier des internautes

L'Académie pourrait-elle lancer un RÉEL débat interne sur l'utilité des ABRÉVIATIONS pour designer une personne ou un groupe de personnes ?

Les pratiques des médias et de la rue ne doivent pas forcément être entérinées si elles mettent en cause des valeurs républicaines partagées, je l'espère, par l'Académie elle-même. Des valeurs de RESPECT, d'ÉGALITÉ.

Pouvez-vous entendre S.D.F. à chaque coin de phrase, par les médias, la rue et les politiques sans réagir???

L'utilisation d'abréviations a et a toujours eu une forte connotation bien-pensante, pour ne pas dire totalitaire.

L'Académie, dernier rempart dans le respect des personnes, doit s'attacher à des valeurs et défendre au quotidien une approche essentielle de reconnaissance et de respect. L'Académie doit INTERDIRE de son Dictionnaire et donc de la langue, toute abréviation se rapportant à des personnes.

Nous utiliserons tous les médias possible pour changer ces mentalités de nivellement par le bas. Le respect de la personne ne se discute pas en République. Quand on commence à stigmatiser  officiellement des personnes par des abréviations, on revient à des périodes de honte de l'humanité.

Bien cordialement, les Sans Abri, SANS DOMICILE, sans maison, sans foyer, les sans définition fixe.

Didier P., Langon

L’Académie répond

Vous avez raison de condamner l’abus des abréviations, dans la mesure où cet abus relève de la paresse intellectuelle ou d’un style négligé. Néanmoins, on ne saurait voir dans leur emploi une quelconque volonté de stigmatiser. Les sigles et les acronymes sont d’ailleurs vieux comme l’écriture. Ils remontent à la plus haute antiquité. Aujourd’hui encore Rome a conservé un peu partout les lettres S.P.Q.R. (Senatus populusque romanus), et INRI (Iesus Nazarenus, Rex Iudaeorum) est présent dans bien des églises pour désigner Jésus-Christ.