Dire, ne pas dire

Blindé

Le 7 février 2013

Emplois fautifs

Blindé, qui a la même origine que l’anglais blind, « aveugle », a d’abord qualifié un ouvrage militaire si bien dissimulé qu’il était invisible aux yeux de l’ennemi, puisqu’il était couvert de fascines et autres branchages. Ce participe passé a pris en argot le sens d’« ivre », puisque plus rien ne semble pouvoir atteindre celui qui se trouve dans cet état. C’est, avec « couvert d’un blindage », et le sens figuré d’« endurci, protégé » : Un artiste blindé contre les critiques, les seuls sens corrects de blindé. On évitera donc d’en faire un équivalent de plein, rempli, débordé, que l’on parle d’un lieu, d’un agenda ou d’une personne.

Si donc un restaurant n’a pas une vitrine munie de plaques d’acier, on ne dira pas, quelle que soit sa fréquentation, qu’il est blindé.

 

On dit

On ne dit pas

Il n’y a plus une place dans ce bar

Je n’ai plus une date de libre dans mon agenda

Je n’ai plus un instant à moi

Ce bar est blindé de monde

Mon agenda est blindé
 

Je suis blindé