Dire, ne pas dire

Benoît A. (France)

Le 2 mars 2017

Courrier des internautes

J’ai une question sur l’emploi du conditionnel.

J’ai appris à l’école qu’on l’utilise de la manière suivante : si j’avais ..., alors je serais... (par exemple : si j’avais beaucoup d’argent, alors je serais riche). Donc on utilise l’imparfait après le mot si et le conditionnel ensuite. J’ai appris qu’il ne faut pas utiliser deux fois le conditionnel dans cette structure (ne pas utiliser : si j’aurais beaucoup d’argent, alors je serais riche).

Certains de mes amis me soutiennent que la structure suivante est juste (alors que je pense qu’elle est fausse) : j’aurais beaucoup d’argent, je serais riche. Ils pensent qu’en enlevant le mot si, il est possible d’utiliser deux fois le conditionnel. Alors que je pense que l’on n’a pas le droit d’enlever le mot si.

A-t-on le droit d’enlever le mot si et si c’est le cas, est ce que la troisième structure de phrase est correcte ?

Benoît A. (France)

L’Académie répond :

Les deux tournures sont correctes. Pour exprimer une condition (une hypothèse), on peut, au lieu de si et un indicatif imparfait subordonnés à un conditionnel, recourir à deux propositions indépendantes au conditionnel (réunies ou non par que, facultatif). Dans celle qui exprime la condition, on a le choix entre la construction directe et l’inversion simple du pronom personnel ou de on : Il mentirait que je n’en serais pas étonné ou Mentirait-il que je n’en serais pas étonné. Ou : Il mentirait (ou Mentirait-il), je n’en serais pas étonné. Elle ne pourrait, le voudrait-elle, se souvenir de cela. Ici l’inversion est obligatoire, parce que la condition est exprimée en second lieu, en incise.

Si le sujet est un nom, on ne fait pas l’inversion (Le livre aurait été moins cher, je l’aurais acheté), mais celle-ci est obligatoire avec un pronom personnel qui reprend le nom (Le livre aurait-il été moins cher...).